Beethoven, depuis le deuxième balcon

Publié le par Lou

Concert Beethoven
Auditorium de Dijon, 30 novembre 2007.

Pour Beethoven, je m'attends toujours à des orchestres majestueux de deux cents musiciens écrasant le public, dépassant le mur du son et envoyant des accords puissants au-delà de toutes les cloisons de la salle. Dans mon imaginaire, les symphonies de Beethoven n'appartiennent qu'au gigantesque Orchestre Philharmonique de Berlin et au prestige de son défunt chef, de même que la Fantastique de Berlioz...
Il est intéressant de voir comment un petit orchestre comme le Duo-Camerata de Bourgogne, qui réunit une cinquantaine de musiciens, se défend dans une oeuvre aussi magistrale que l'Héroïque de Beethoven. J'avais en tête les grandeurs parfaites et équilibrées de Karajan et, du haut du deuxième balcon, j'écoutais le timide orchestre trembler et donner une once d'immensité à la musique. Nous sommes tous des spectateurs insupportables et extrêmement difficiles à contenter. Nos attentes sont souvent assez figées et il faut du mérite pour diriger un petit orchestre dans une immense salle en donnant une oeuvre aussi spectaculaire. Mais je me rappelle que c'est seulement avec une quarantaine de musiciens que Liszt a créé Lohengrin de Wagner à Weimar en 1850...
La fameuse "marche funèbre" est le mouvement sans lequel la symphonie de Beethoven manquerait du caractère de Beethoven lui-même. Elle élance toute l'oeuvre, elle lui donne sa couleur, en totale adéquation avec l'appellation "héroïque" et dans un total bouleversement.
Le Concerto pour violon était dirigé du violon par Régis Pasquier. Le soliste (et chef d'orchestre), entouré d'une vingtaine de violonistes semblables à lui, nous a envoyé ses notes les plus colorées. Je pensais aux délires démoniaques de Paganini (dont il nous a donné une idée en rappel) en le regardant jouer la cadence. La petitesse de l'instrument est trompeuse vu la sonorité qui en ressort. Il dégageait une certaine chaleur et réussissait ainsi à établir un contact plus fort entre la musique et les auditeurs. Un caprice de Paganini et un extrait de Bach en solo ont achevé de nous enthousiasmer.

Publié dans Musique

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